La Révolte de Dioscore 1er Patriarche Copte contre l'Imperator Justinien et la Querelle des Trois Chapitres: Un affrontement théologique qui secoua le monde byzantin

blog 2024-12-10 0Browse 0
 La Révolte de Dioscore 1er Patriarche Copte contre l'Imperator Justinien et la Querelle des Trois Chapitres: Un affrontement théologique qui secoua le monde byzantin

Le VIe siècle, une époque fascinante où le monde antique se transformait sous nos yeux. L’Empire romain d’Occident était tombé, laissant derrière lui une mosaïque de royaumes barbares et un Empire romain d’Orient, dirigé par la dynastie Justinienne, tentant désespérément de maintenir l’unité d’un territoire immense. Mais en 529, dans le contexte tumultueux de cette transition, une autre forme de conflit prenait feu : la Révolte de Dioscore, patriarche copte d’Alexandrie, contre l’empereur Justinien I et ses tentatives de mettre fin à la « Querelle des Trois Chapitres ».

Pour comprendre l’ampleur de ce conflit théologique, il faut remonter un peu en arrière. La “Querelle des Trois Chapitres” était une controverse complexe qui opposait les partisans de Nestorius, ancien patriarche de Constantinople, aux partisans d’une interprétation plus traditionnelle de la nature divine du Christ. Les trois chapitres concernaient des écrits considérés comme hérétiques par certains et orthodoxes par d’autres.

Dioscore, fervent défenseur de la doctrine miaphysite (qui affirmait la nature unique du Christ), était déterminé à préserver l’unité de l’Eglise Copte face aux tentatives de Justinien I de réconcilier les différentes factions chrétiennes. Cet empereur ambitieux, désireux d’unifier son empire sous une seule doctrine religieuse, convoqua le Concile de Chalcédoine en 451 pour résoudre la controverse. Mais cette tentative échoua, créant plutôt une profonde division au sein du christianisme oriental.

Dioscore refusa catégoriquement de condamner les Trois Chapitres, considérant ce jugement comme une attaque contre son Église. L’empereur Justinien, déterminé à maintenir l’unité religieuse dans son empire et influencé par le pape Théodore I, tenta d’imposer sa vision en démettant Dioscore en 518. Ce dernier refusa de céder, déclenchant ainsi une série de révoltes et d’affrontements violents entre les partisans du patriarche et ceux de l’empereur à Alexandrie.

La situation prit un tournant dramatique lorsque Justinien envoya des troupes pour arrêter Dioscore. Les habitants d’Alexandrie, soulevés par la figure charismatique de leur patriarche, résistèrent farouchement aux soldats impériaux. La ville fut finalement mise à sac et Dioscore arrêté, condamné puis exilé en 520.

Les conséquences de la Révolte:

Impact Description
Division religieuse La controverse théologique sur les Trois Chapitres persista et contribua à aggraver le schisme entre l’Église Copte et l’Église Byzantine.
Tensions politiques Le conflit mit en lumière la rivalité de pouvoir entre l’empereur Justinien et le patriarche d’Alexandrie, illustrant les difficultés liées à la gestion d’un empire multiculturel et multi-religieux.
Violence urbaine L’affrontement entre les factions religieuses entraîna des violences urbaines importantes à Alexandrie, laissant des cicatrices profondes dans la ville.

La Révolte de Dioscore éclaire un moment crucial de l’histoire du christianisme oriental. Elle témoigne du débat passionné sur la nature divine du Christ et met en lumière les défis auxquels était confronté l’Empire byzantin pour maintenir une unité religieuse face à la diversité des croyances. Cette révolte, souvent oubliée, nous rappelle que les questions religieuses ont toujours eu le pouvoir de déclencher des bouleversements sociaux et politiques.

Enfin, il est amusant de noter qu’à cette époque, une seule chose semblait réunir les différentes factions chrétiennes : leur aversion commune pour les Perses Sassaniques, qui menaçaient constamment l’Empire byzantin à l’Est. Le conflit théologique entre Byzantins et Coptes fut donc souvent relégué au second plan lorsque l’ennemi commun se présentait. Un rappel que parfois, même les ennemis jurés peuvent trouver un terrain d’entente face à une menace plus grande.

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